Que faire quand Tout s'écroule ?

« Pour moi, je garderai mon espérance en mon Dieu. » Michée

Que faire quand tout s’écroule ? Quand ce que l’on attendait n’arrive pas et pire, que l’inverse se produit ? Que faire quand nos croyances, notre foi est mise à la plus rude des épreuves et que l’on pense qu’on ne peut plus faire un pas. Que faire quand notre monde s’écroule alors que Dieu nous a promis ses bénédictions, ses dons, un appel à le servir ?

C'est tellement facile d’écrire, de proclamer, d’enseigner aux autres ces mots tirés du livre de Michée quand tout va bien et que l’on marche sur les hauteurs. Tellement facile d'affirmer que l’on restera fidèle malgré le prix à payer, malgré la douleur, quand notre vie est remplie de joie, de paix et d’espérance.

Mais quand tout s’écroule…

Nous savons que Dieu est bon, en tant que chrétiens, nous le croyons fondamentalement, en tous cas la plupart des croyants sinon à quoi bon servir un maitre cruel. Mais le savoir quand tout va bien est tout à fait différent que de le proclamer quand nous sommes au fond du trou. Et nous y passerons. Tous !, si nous décidons de nous consacrer à Dieu et à son appel.

Le coût de l'appel est élevé. Bien sûr, nous pouvons dire, comme Paul l’a fait en son temps, que ce coût est comme de la boue à côté de la gloire éternelle que Dieu nous réserve - et c’est vrai! - mais ce coût est énorme quand Dieu nous demande tout, qu’il nous demande de tout laisser alors que nous sommes déjà dans la fournaise.

Je suis passée par là. Est-ce que j’en suis sortie ? Ça a été un long cheminement mais j'ai pu compter sur lui, sur sa force et sa paix pour me tenir jusqu’à la sortie. Dieu est fidèle.

Je ne pense pas que l’on puisse dire que le coût n'est rien face à l’appel de Dieu à le servir. Le coût sera peut-être en proportion de l’appel que l'on a mais le coût veut dire qu’il y a un prix à payer.

Le prix de l’appel est lourd, il vous coûtera tout. Presque au-delà de vos possibilités.

Votre volonté, vos pensées, vos paroles, votre temps, vos espoirs, votre idée du bonheur et d'une nouvelle vie. Tout ce que vous appeler « votre », passera par la croix et la mort car Dieu est un Dieu jaloux. Il ne tolère aucun rival et il ne donne pas sa gloire à un autre.

Je ne parle pas de ce que l’on voit en apparence, la réussite chrétienne ou les échecs aux yeux des hommes, non, car le chemin de mort se déroule dans le lieu le plus secret de notre coeur, entre Dieu et nous.

Personne ne peut le voir, même si parfois certains sont là pour nous soutenir, le chemin de la mort à prendre, c’est nous et Dieu.

Pas de faux semblants, pas de fausse émotion, pas d’amis autour pour nous changer les idées.

Dieu et nous.

Et on sait ce qu’il veut, il nous veut nous, tout entier, notre coeur, nos pensées, nos émotions, notre louange, notre adoration. Il veut tout ! Et la mort se passe là. Alors que je ne vois encore rien des promesses de Dieu, alors que mon être tout entier souffre, alors qu’il me semble que la douleur va m’emporter, vais-je dire oui à Dieu et tout laisser ? Vais-je le laisser me montrer que quelque chose, quelqu’un, ou même que « mon appel » a pris la place qui lui revient. Si Dieu ôte tout, est-ce que je voudrais toujours le suivre ?

Qui aura envie de répondre à cet appel de mort ?

Je pose la question, simplement. Répondras-tu ?

Et j’aimerais pouvoir dire que c'est "en échange de ceci ou de cela, de cette gloire ou de ce don, répondras-tu à cet appel ?" Mais la question n’est pas celle là.

Même si je te prends tout, me suivras tu ?

Ce que tu as de plus cher, ce que tu espères le plus et ce qui réjouirait ton coeur ? Me suivras-tu ?

Sans murmure et avec joie ? Avec confiance alors que tu marches dans le noir et que l’angoisse t’assaille, me suivras tu ?

Me laisseras-tu regarder au fond de ton coeur pour que je pointe ce qui me peine, même si cela te semble légitime ou nécessaire ou si petit et insignifiant. Me laisseras-tu prendre la place du roi dans tous les domaines de ta vie, jusqu'à ce que tu disparaisses ? Pas en apparence aux yeux des autres mais devant moi, dans le lieu secret de la prière et de ton coeur, là où moi seul je peux voir.

  Te laisseras-tu dépouiller de tes rancunes, tes griefs, tes souvenirs douloureux qui légitimisent tes pleurs et ce que tu fais ? Me laisseras-tu entrer et te transformer ?

On peut déjà avoir répondu à cet appel avec le renoncement que cela implique et se retrouver à nouveau devant ce choix douloureux. Et dire à Dieu, quoi encore ? Ne t’ai-je pas tout donné ?

Ne t’ai-je pas montré mon amour et ma motivation à d’autres reprises, n’as-tu pas souvenir de toutes les épreuves dont j’ai été victorieuse ?

Faut-il que je passe encore par cette épreuve encore plus lourde que les autres alors que je te servais de tout mon coeur ? Alors que je ne demandais rien ?

Où est ta justice ? Où est ta bonté ? Ta pitié pour mon coeur ? Ta compréhension de ma vie ?

Me donneras-tu tout malgré tes incompréhensions ? Et malgré la douleur qui reste vive ?

Dieu cherche des servantes et des serviteurs c’est vrai, mais il cherche des amis à qui il peut tout confier. Il cherche notre coeur, tout entier, simple et ouvert devant lui avec notre volonté parfaitement soumise. Il veut ôter tout ce qui prend sa place.

Dieu veut ôter ces choses de nos vies; Celles qui prennent la première place dans notre coeur ou qui l’empêchent d’être Roi, ces choses que Dieu pointe en cet instant et que personne ne voit ni n’imagine.

Me laisseras-tu te montrer ce que je vois et ce que je désire de toi ? Même si je ne demande pas la même chose à un autre ? Laisseras-tu ce sentiment d’injustice qui pointe dans ton coeur en même temps ?

Dieu veut que nous soyons libre, nous sommes libre de choisir.

Dieu veut ton coeur, le reste ne comptera pas.