Prends courage, n'aie pas peur !

Ne t'ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ? Ne t'effraie pas et ne t'épouvante pas, car l'Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras. Josué 1

Gravir les sommets en montagne n'est pas toujours une partie de plaisir.

Bien sûr, en tout cas la plupart du temps, on choisit de le faire, soit parce que l'on aime marcher, soit parce que l'on aime les défis ou que l'on peut profiter de vues exceptionnelles. Pour autant, cela n'enlève rien à la difficulté et à la fatigue qui peuvent s'en suivre.

Que ce soit en montagne ou dans nos vies, certains sommets s'érigent comme autant d'obstacles à franchir et ils peuvent nous décourager. Il semble alors que la destination qui nous paraissait joyeuse et attrayante au départ prenne la forme d'un cauchemar sans fin, ne nous donnant plus ni joie, ni entrain mais seulement de pénibles efforts à faire pour seulement survivre. La vue se voile, les motivations initiales perdent de leur attrait, plus rien n'a de sens et la peur nous envahit.

Cette photo, prise lors d'un vol en partance de Genève, en Suisse, représente pour moi l'image parfaite de ce que l'on pourrait vivre si l'on restait dans la dimension que Dieu nous propose, cette assurance qu'il est au contrôle et qu'il sait où il nous emmène.

Je peux quitter la plaine pour voler vers les hauts sommets et profiter de la vue, avec cette tranquilité qui est la mienne lorsque je monte dans un avion. J'ai cette confiance parfaite dans le pilote et je profite de ce temps entre ciel et terre pour me détendre, regarder la vue ou préparer ce qui m'attends à l'arrivée.

Bien sûr, cela implique que j'ai confiance dans le pilote, le personnel de bord, l'avion et ses techniciens, la technologie, les conditions météorologiques et la promesse de la destination qui m'a été faite au moment de la réservation de mon billet.

En énumérant toutes les conditions qui font que mon vol va se dérouler serainement, je réalise que chaque pensée pourrait me faire douter de ce que je tiens pour acquis.

Le pilote est-il en forme ? Est-ce un novice ? L'appareil a-il-été vérifié avant de prendre son envol ? Et si un orage violent se déclenchait ? Pire, si un avion mal dirigé par la tour de contrôle fonçait tout droit sur nous ? Et si l'avion tombait au milieu de la mer, et que je gèle en me noyant ? Ou au-dessus d'un désert sans personne pour me secourir...

J'exagère ?

C'est vrai, quand je monte dans un avion, je n'ai aucune de ces pensées. Je profite du vol, des boissons, de la vue et des sensations que les turbulences me donnent parfois. J'adore prendre l'avion et je n'ai pas peur.

Mais ce que je décris un peu plus haut parle à ceux qui ont peur de prendre l'avion.

Certaines personnes au moment de monter font une prière superstitieuse, d'autres prennent des anxiolytiques. Certains ferment les yeux et serrent la main du passager à leur côté au décollage, certains crient. Et certains ne prennent jamais l'avion !

Ils aimeraient voyager, ils aimeraient rendre visite à leur famille ou amis éloignés mais la peur les paralyse.

Alors oui, je n'ai pas peur de monter dans un avion et je suis privilégiée. Mais combien de fois ai-je laissé la peur me paralyser, m'empêchant d'agir dans les circonstances de ma vie ? Combien de fois ai-je laissé la peur des circonstances gâcher des journées qui ne reviendront jamais ? Combien de fois ai-je laissé mes pensées troubler ma paix intérieure et torturer mon âme.

Chacun peut s'identifier à ces questions avec ses propres peurs.

Peur du vide, peur du noir, peur de la nuit, peur de l'échec, peur d'entreprendre, peur de la solitude, peur de tout perdre, peur du lendemain, peur de la mort, peur de me tromper, peur d'être rejetée, peur de manquer, peur d'être soi-même, peur de ce qui pourrait arriver, peur d'aimer, peur de ne pas être aimé...

Combien de fois ces peurs peuvent s'ériger en nous au moment d'un appel téléphonique, d'une discussion, d'une nuit sans sommeil, d'un entretien ou face à des dettes.

Combien de fois ces peurs sont-elles fondées ?

Si je suis honnête, je peux reconnaitre que beaucoup de mes peurs passées ne venaient souvent que de mes pensées et de tous les scénarios qui en découlaient. Peu de ces scénarios se sont réellement produits. Mais des moments et des journées ont réellement été gachés. Tellement de minutes et d'énergie gachées. Des relations perdues ou malmenées.

Il faut aussi reconnaître que nous traversons également de réelles épreuves avec des circonstances effrayantes, douloureuses qui peuvent nous décourager et nous dégoûter même de la vie. Personne ne nous jetterait la pierre, personne ne souhaiterait être à notre place. Ces circonstances, ces turbulences sont réelles et Dieu ne nous juge pas. Il sait que c'est difficile. Mais il veut nous dire à chacun, ou nous rappeler,

"Ne t'ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ?"

Dieu nous interpelle par ses paroles.

Je repense à ce texte dans les évangiles. L'avion n'avait pas encore été inventé et Jésus traversait le lac de Galilée de nuit dans une barque avec ses disciples. Certains de ses disciples étaient des pêcheurs aguerris, naviguer en mer ne leur faisait pas peur, ils avaient l'habitude. Pourtant lorque la tempête s'est levée, ils étaient tous terrorisés.

"Maître, nous allons périr !"

Jésus, lui, dormait. Tranquillement. Pourtant dans les mêmes circonstances que ses disciples.

Et quand il se réveille, il dit :

Silence tais-toi !

Et le vent cesse et il y a un grand calme.

Et il leur dit encore :

Pourquoi avez-vous ainsi peur ? Comment n'avez-vous pas de foi ?

Dieu nous appelle à lui faire confiance et il a toujours un temps d'avance sur nous.

Si je nourris mes peurs, elles me submergeront, comme les flots de la mer qui menacent. Mais si je regarde à ses promesses, alors je peux me relever et prendre courage car il est plus puissant que moi et il a tout contrôle sur les circonstances de ma vie. Et je peux apprendre à exercer cette autorité sur mes pensées et mes circonstances pour vivre pleinement, en paix, quelques soient les circonstances tel que je peux le lire dans le livre d'Esaïe, Bannis l'inquiétude, car tu n'as rien à craindre, en d'autres mots, n'aie pas peur !

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