Pardonne et entre dans ta destinée !

La haine excite des querelles mais l'amour couvre toutes les fautes. Proverbes 10 : 13

En décembre dernier, je suis allée voir le spectacle Les Misérables au Théâtre du Chatelet à Paris.

Bien que je connaisse très bien ce roman de Victor Hugo, j'ai été interpellée, en voyant se dérouler sur scène, devant mes yeux, tout ce qu'a pu accomplir un homme qui a trouvé le pardon de ses fautes.

Jean Valjean, le personnage principal, dont l'existence semble avoir été inspirée par l'arrestation d'un homme pauvre qui avait volé un morceau de pain et dont Victor Hugo avait été témoin à son époque, se retrouve dans une situation assez paradoxale à sa sortie du bagne où il a été emprisonné pour vol pendant de nombreuses années.

Alors qu'il commet un nouveau vol chez un évêque qui venait de le secourir, il se retrouve, il me semble, au croisement des chemins de ce que vont être sa vie et sa destinée.

Car pris et arrêté suite à ce vol de couverts en argent et ramené par des policiers sur le lieu de son forfait, il est pardonné par cet évêque qui lui donne deux chandeliers en argent et qui l'encourage à mener une vie honnête.

Non seulement il pardonne à Jean Valjean le tord qu'il lui a fait mais il couvre sa faute devant les policiers en lui donnant ces deux chandeliers supplémentaires.

Un amour véritable, le pardon et l'amour qui couvrent la faute de celui qui a mal agit envers soi.

Cela peut paraître naïf et stupide d'agir de la sorte. Dans notre société actuelle, où tant de mal est commis, il semble plus sage d'élever des murailles de protection autour de nos coeurs et de nos biens. Pardonner à celui qui nous fait du mal nous semble intolérable, injuste et risqué.

Mais revenons à Jean Valjean.

Il a volé un homme qui lui voulait du bien. Face à son crime mis à découvert, il voit l'amour de Dieu se manifester au travers du pardon complet et parfait de l'évêque floué. Et devant cet amour ultime, devant son coeur complètement mis à nu, il se convertit à la foi en Jésus-Christ. Il change de direction, il change de vie.

Ce pardon et cet amour manifestés lui permettent de se repentir et d'entrer dans sa destinée. Et il va faire beaucoup de bien auprès des gens en souffrance autour de lui.

Bien sûr c'est un roman.

Je ne peux cependant m'empêcher de penser à deux versets que l'on trouve dans la Bible. Le premier dans le livre des Proverbes qui dit que l'amour couvre toutes les fautes et dans l'Épître aux Corinthiens où il est écrit que l'amour supporte tout. Et je ne peux m'empêcher de penser à l'amour que Jésus a manifesté pour moi en portant sur lui ma faute et le pardon complet qu'il m'a donné en mourant pour moi sur la croix.

Car oui, je suis pardonnée de tout ce que j'ai fait de mal et je n'en porte plus le poids, la culpabilité ou les regrets.

Sommes-nous prêts à recevoir ou à donner un tel amour ?

Il y a des années, quand j'étais très jeune, j'ai subi un traumatisme et une injustice qui ont eu des répercussions sur ma vie. J'estimais, malgré le fait que j'avais aussi eu des tords, que j'étais victime et que jamais je ne pardonnerais et ne reverrais les personnes qui m'avaient fait souffrir et qui avaient dit tant de mal de moi. Et les années sont passées.

Honnêtement je n'en souffrais plus. J'avais une habitude naturelle à "zapper" les gens qui me faisaient du mal et je les excluais de ma vie, sans possible retour en arrière.

C'est une manière très efficace de ne pas souffrir et de ne plus penser à une situation compliquée ou tragique.

Mais Dieu désire autre chose pour nous.

Une nuit, alors que je vivais aux Etats-Unis et donc bien loin de tout cela, j'ai fait un rêve et dans le rêve, Dieu me demandait d'appeler la personne qui m'avait fait beaucoup de mal et de lui demander pardon.

Il me demandait, non pas de la pardonner mais de lui demander pardon !

Ce rêve était tellement réel et clair que j'appelais cette personne le jour même alors que je ne lui avais pas parlé depuis de nombreuses années. Je lui ai demandé pardon. Cette personne m'a dit que c'était à elle de me demander pardon mais je lui ai expliqué ce que Dieu me demandait. La relation a été restaurée, une liberté retrouvée.

On lit dans les évangiles la parabole de Jésus qui raconte l'histoire d'un homme à qui une dette a été complètement remise mais qui, lui, ne remet pas une dette, pourtant inférieure, à son prochain.

Jésus dit que celui qui a remis la première dette à cet homme le livre aux bourreaux devant son refus de faire grâce lui-même à un autre.

C'est ce qui nous arrive quand nous refusons de pardonner alors que Dieu nous a remis nos fautes maintes et maintes fois. Quand je refuse d’accorder mon pardon aux autres autour de moi, je suis comme cet homme dans la parabole. J’ai été gracié d’une énorme dette, j’ai gouté à la liberté, je suis libre de tout et je refuse que

d’autres vivent la même chose. Je refuse à d’autres ce que moi j’ai tellement espéré pour moi-même.

Et je me retrouve alors livré aux bourreaux.

L'amertume, la colère, le désir de vengeance, l'apitoiement, les angoisses, le tourment, la souffrance...

Que je sois livré aux bourreaux n’est pas la volonté première de Dieu. C’est la conséquence de mon refus de pardonner. Cela peut être difficile à accepter mais c'est un principe spirituel.

"Pardonne nos fautes, comme nous aussi, nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé" Prière tirée du Notre Père.

Est-ce que c’est facile ? Non, bien sûr. Mais c’est possible et c’est ce que Dieu désire que nous fassions. Il est notre exemple et il nous en donne la force car il est passé par ce chemin.

Quand je pardonne à l’autre, je ne dis pas qu’il est non coupable, tout comme quand Dieu me pardonne il ne dit pas que je ne suis coupable de rien. Mon péché, il l’a porté sur tout son être, il a reçu la malediction qui pesait sur moi. Il a tout pris pour que je sois libre, ça lui a beaucoup couté mais il l’a fait parce qu’il m’aime.

Moi aussi, je dois passer par ce chemin et ce chemin mène à la liberté, il mène à la vie et à la paix.

Celui à qui je pardonne devra lui aussi demander pardon à Dieu un jour pour ce qu’il a fait. Mais moi je suis libre et je permets à quelqu’un de le devenir. Je peux enfin commencer à guérir de mes blessures. Je peux enfin changer de comportement envers les autres, je ne suis plus esclave de mon passé, de ses habitudes et de tout le mal que j’ai subi mais je peux enfin entrer dans la vie que Dieu a prévu pour moi et entrer dans la destinée parfaite qui est la mienne.

Je termine ce post en t'invitant à réfléchir à ce que le pardon pourrait changer dans ta vie et dans tes relations. Si tu sens que c'est trop douloureux ou difficile, n'hésite-pas à me contacter pour en discuter ou prier.