Récit de voyages… Partie 2
- Nathalie Bonhomme Keuchkerian
- 26 mai
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 mai

Le voyage continue, nous roulons des heures au travers du désert et nous arrivons dans une ville dont j’ai entendu et utilisé le nom maintes et maintes fois pendant mon enfance sans jamais en comprendre la portée. Je regarde éberluée avec mes amies de voyage les piétons, voitures, charrettes ou mobylettes qui passent dans tous les sens et surtout à contre sens. Je me sens malgré tout parfaitement dans mon élément et à l’aise au milieu du trafic. Je suis comme dans un jeu vidéo où les obstacles surgissent à chaque instant et Nilza, ma fidèle copilote me guide et m’évite pas mal de dos d’âne ou autres obstacles. Martine est reconnaissante à l’arrière.
Surtout n’écraser personne !
Nous venons de laisser, soulagées, un vieil homme boiteux sur le bord de la route en nous promettant toutes les trois de ne plus prendre personne à bord de notre véhicule. La compassion a ses limites, la naïveté n’a plus sa place. J’en suis attristée.
Nous prions pour cette ville et ses habitants, pour que des jeunes se lèvent et décident d’entreprendre. Il y a comme un sentiment de grande fatalité et nous prions contre ce sentiment.
Le fatalisme dans nos vies, quelque soit notre patrie ou notre religion, exerce, je le crois profondément, une influence qui peut nous entraîner à nous contenter de ce que nous connaissons, de ce que nous savons et nous conduire tout droit vers une vie de médiocrité.
Ce n’est pas à cela que l’évangile nous appelle. Dans toutes situations, Jésus nous appelle à le suivre, à laisser notre propre vie et à entrer dans ses projets. Des projets de paix et non de malheur nous dit le prophète Jérémie dans la Bible. Dieu va encore plus loin en nous déclarant que c’est pour nous donner un avenir et une espérance.
Je t’invite à t’approprier ces paroles pour ta vie, à ne jamais laisser ce que tu vois ou ce que tu as déjà vécu dicter ce que va être ton avenir. Dieu nous aime, il nous inspire. Il peut et veut nous entraîner dans des projets qui nous dépassent pour que l’on soit épanoui et heureux. Il le fait tout en nous laissant passer par des difficultés et des épreuves pour que l’on devienne inébranlables dans notre confiance en lui.
Voilà pourquoi nous prions dans cette ville ! Nous croyons que ce que nous voyons peut changer et nous intercédons pour que Dieu agisse. Nous savons que d’autres personnes font de même et ont même donné encore davantage en s’installant ici pour agir. Car nous sommes juste de passage et nous en avons bien conscience mais nous prenons cependant au sérieux notre mission de prière.
Notre périple a pourtant failli tourner court rapidement. Alors que nous prenions tranquillement notre petit déjeuner, profitant paisiblement de l’air frais, le vent claque les portes donnant sur la maison. Les clés sont à l’intérieur et les loquets se bloquent. Nos téléphones et la clé de la voiture se trouvent à l’intérieur. Nous n’avons pas le numéro du propriétaire de la maison et je ne m’imagine pas marcher dans les rues en pyjama.
Nilza et moi sommes encore en train de réfléchir à une solution quand nous entendons toute à coup un un très gros bruit derrière nous. Martine qui tentait vainement d’ouvrir les portes depuis quelques minutes a perdu patience et vient de les défoncer d’un énorme coup de pied. On lui dit parfois qu’elle est trop spontanée mais sa personnalité est mise à l’honneur entre nous et nous éclatons de rire ensemble. Pas de tergiversations, pas le temps de s’inquiéter, les portes sont ouvertes, notre voyage peut se poursuivre !
Dieu pourvoit en toutes choses. Que ce soit au travers de notre personnalité, de nos facilités à parler avec les autres ou de notre capacité à les écouter, de notre audace dans les situations sans issue, Dieu est là. Nous repensons ensemble, toutes les trois, à ce moment où nous étions sans eau, assoiffées, avec une pauvre pièce de deux euros qui n’est bien sûr pas la monnaie locale et à ce marchand qui l’accepte gentiment contre quelques litres d’eau nous rendant encore une pièce supplémentaire dans la monnaie locale. Cette pièce qui nous est rendu est apparement anodine mais elle nous permettra de sortir du parking un peu plus tard. Cette petite pièce et une pièce oubliée à l’intérieur de la caisse automatique de paiement nous permettront de payer la totalité de ce que nous devons.
Cela me fait repenser à ce texte dans les Évangiles où Jésus envoie son disciple Pierre pêcher en mer pour retirer une pièce dans la bouche d’un poisson afin de payer leurs impôts. Oui, Dieu utilise tout et même les petites choses insignifiantes dans ce monde pour nous montrer qu’il prend soin de nous.
C’est sa manière de nous dire qu’il nous accompagne et que nous sommes sur la bonne route et que nous ne devons nous inquiéter de rien.
Si tu ne l’as jamais fait, tu peux demander à Dieu de te montrer son existence au travers des besoins que tu rencontres au quotidien. Il n’y a rien de trop important ou de trop insignifiant pour lui, il veut prendre soin de toi. Il est le Dieu des petits miracles au quotidien !
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